Le syndrome de Gaga : rêves de beaufs

   
Le syndrome de Gaga : Rêves de beaufs...

Les acteurs de la pop qui évoluent au plus haut niveau du business musical américain sont soumis à la concurrence redoutable de Lady Gaga et de son intelligentsia militaro-artistico-marketing. Le syndrome de Gaga est cet alignement de la part des autres challengers, condamnés par la force des choses — la loi du chiffre d'affaires et de la reconnaissance à tout prix — à devoir courir après le prototype meneur du G-game (Girlsploitation-game) : Lady Gaguesque. Il y a quelque chose de profondément triste, tristement drôle aussi, dans cet épouffénomène de mode post-Mon-petit-Poney, cette grotesque pêche à l'originalité désormais aussi féroce que vulgaire. Car, y est engagée une sorte de course effrénée, très fifille, finalement, désormais sans limites, et où le seul but suinte alors la rivalité puérile, la recherche d'attention primale, le transfert du papa sur la figure du producteur et du public, et la pauvreté d'âme à mesure que se déverse ces maniérismes et stylicismes préconçus. Beyoncé, Minaj, Perry, Ricana, Lady Gaguesque sont à la Pop ce qu'H&M fut aux tissus magiques.  

Lady Gaga et sa bande ne sont pas des fautives. C'est un mouvement de l'époque. C'est sur elle qu'il faut seulement jeter la pierre, si vous n'êtes pas contents. Il ne faut pas étouffer les hurlements de bambins nés en ce début de second Moyen-âge... mais habillons-les décemment, putain... Ces grandes prêtresses du transformisme spectaculaire ont le seul tort d'être les plus significatives : les moyens gigantesques leur octroyant le privilège de se ridiculiser bien plus que les autres (animés des mêmes rêves de beaufs, j'en suis sûr...)

Toutes les barrières doivent tomber, C'est un dogme. L'extravagance est la nouvelle denrée de survie affectivo-commerciale dans un monde où le marché s'est ouvert à tous en devenant horizontal (internet). Non que la voix, la sensibilité, le talent, la personnalité ne comptent plus, mais ceux-ci sont recouverts des cache-misères scintillants de la société du tout-spectacle. Spectacle d'ailleurs trop souvent fabriqué à partir de vieux bois morts ou de fantasmes d'artistes purs, mais quelque peu défraîchis. 
Vive les jeunes filles aux panoplies divines, ces medley de princesses JouéClub. Adorez-les en une : je vous les offre en un totem, ou cent pour le prix d'une, à savoir : grâtossement.